La façade de ma maison est chauffée par l'énergie du soleil l'hiver. Avec ses grandes vitres sur trois côtés, le soleil parcourt la journée en faisant le tour de la maison, entrant par toutes les fenêtres, et surtout par la façade qui est au sud ponctuée des plus larges et hautes ouvertures. Aujourd'hui, les maisons solaires passives sont populaires, surtout auprès des autoconstructeurs, car elles permettent une économie d'énergie. Ce type de construction n'est pas nouveau, il date des années 30 pour nous en occident, mais l'idée fut utilisée probablement depuis la nuit des temps... La maison Sloan, Glenview, Illinois, 1940. photo Hedrich-Blessing. Musée d'histoire de Chicago. (Denzer, Anthony., The Solar House, Pioneering Sustainable Design, Rizzoli New York, 2013. p.15. L'information qui suit est tirée du livre : Denzer, Anthony., The Solar House, Pioneering Sustainable Design, Rizzoli New York, 2013. L'architecte américain George Fred Keck fut un des premiers à expérimenter et calculer le gain énergétique du soleil. En 1933 lors de l'exposition "Century of Progress" à Chicago, il présenta sa maison de verre intitulée "House of Tomorrow" avec laquelle il dit avoir découvert le chauffage solaire (p.36). Ensuite, en 1940, il a construit la maison Sloan exposant tout le côté sud aux rayons du soleil. Celle-ci fait plus de 100 pieds de long, sur un seul niveau, toutes les pièces ont une exposition au soleil avec de grandes fenêtres et une toiture au centre qui monte vers le ciel, allant chercher encore plus de lumière. C'est avec cette dernière maison qu'il dit avoir compris les subtilités de l'orientation de la maison, des fenêtres, des pièces et la géométrie des angles d'ombres (Ibid). Après avoir construit sa maison de verre "House of Tomorrow", Keck a compris qu'une maison vitrée peut aussi apporter des problèmes de surchauffe en été et perte de chaleur durant la nuit en hiver (p.47). Une maison de verre est certes attirante, mais comme celle de Philippe Jonhson (Glass House construite en 1949) ou celle de Mies van der Rohe (Farnsworth's House construite de 1945 à 1951), sont des exemples de maison ayant une mauvaise performance au niveau énergétique. Ces maisons surchauffent l'été et perdent leur chaleur l'hiver. Les propriétaires de ces nouvelles maisons se sont bien sûr plaints des coûts énergétiques aux architectes (.47-48). La maison solaire passive invite la chaleur du soleil l'hiver, car celui-ci est bas durant cette saison. L'été, l'astre est plus haut et donc l'architecte a fait le calcul de cette différence d'angle pour allonger le toit et empêcher le soleil de chauffer l'intérieur durant l'été. Avec ce design, Keck a permis au propriétaire d'économiser 40% sur sa facture d'énergie. Ce qui n'est pas négligeable! (p.24) Cet architecte a également expérimenté avec des méthodes de ventilation naturelles et un système de refroidissement avec une toiture recouverte d'eau, (la maison Bruning à Wilmette en Ilinois). Keck expliquait que la maison était alors rafraîchie par évaporation, un concept ayant été utilisé dans l'Égypte ancienne (p.43-44). Keck était vraiment un pionnier dans ce domaine! En 1943, Frank Lloyd Wright a construit la maison "Solar Hemicycle" à Madison au Wisconsin. Cette architecture en semi cercle imite le parcours du soleil. Plusieurs maisons de grands architectes ont poussé ce style. Les maisons solaires passives ont créé de l'intérêt, mais pas assez pour influencer l'urbanisation de la majorité des villes et des banlieues d'aujourd'hui. Avec la crise du pétrole en 1973, l'augmentation des coûts d'énergie à certes relancé l'intérêt pour ces maisons, mais ce n'est pas suffisant, il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire au niveau des villes, des contracteurs, etc. (.42).
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AuthorNouvelle résidente de la ville de Sherbrooke, Stéphanie Morissette s'intéresse au style Mid-Century Modern de sa maison et l'architecture des années 1960 présente dans son quartier. Archives
September 2016
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